Découvrez la culture Sami, les premiers peuples aborigènes du Grand Nord !
Egalement appelés « sames », « samés », « sâmes » ou « sami », cette minorité vivant dans la partie la plus septentrionale de la Scandinavie organisait ses activités traditionnelles autour de la chasse, la pêche et l’élevage de rennes. De nos jours, seule une faible partie de la population pratique encore ces activités.
Un des traits fondamentaux de la culture samie est que l’Homme fait partie de la nature et doit la respecter.
La population sami
Les samis étaient autrefois appelés « lapons », terme résultant de la forme scandinave « lapp », signifiant « guenille/bout de chiffon ». Militant contre ce terme péjoratif, le peuple sami délaissa cette appellation au profit du terme « sami » provenant de leurs terres ancestrales « Sápmi ».
Nous pouvons compter aujourd’hui 80 000 à 100 000 samis en Laponie. La plus grande majorité des samis se situent en Norvège (50 000 – 65 000 habitants). Le reste de la population est localisée en Suède (20 000 – 35 000 habitants), en Finlande (8 000 habitants) et en Russie (2 000 habitants).
Les activités traditionnelles sami
Les traits principaux de la culture sami reposent sur le respect de l’environnement. Vivant en totale symbiose avec la nature, les samis mènent une vie nomade dans des abris appelés "Goathi". Ces abris permettent aux éleveurs de rennes de suivre les troupeaux à travers la traversé des régions de Laponie. Ces tipis sont de conception assez proche des tipis des tribus nord-amérindiennes mais la structure des kotas est plus verticale permettant une meilleure stabilité.
De nos jours, 10 % de la population sami sont éleveurs de rennes. Ces éleveurs exercent leur activité par « Samybyar » représentant une entité économique et une aire géographique. L’économie des samis reposaient principalement sur cet animal, fournissant lait, viande, transport ainsi que laine pour la conception de vêtements.
Le reste de la population sont des salariés, chefs d’entreprise ou travailleurs indépendants exerçants leurs activités en lien avec leur culture dans différents domaines : artistes, écrivains, journalistes, peintres, artisans…
Faisant face à de nombreuses critiques et discriminations raciales, cette communauté lutte pour préserver ses droits et sa culture.
Les habitants de la Laponie, craignant la perte de leurs droits sur l’exploitation de leurs terres, s’opposent fortement à la reconnaissance des droits territoriaux autochtones des samis. De nombreux efforts ont été déployés par cette communauté, soutenue par l’ONU, dans le but d’officialiser la langue sami et de reconquérir leurs terres ancestrales. Depuis 1996, les samis possèdent leur propre parlement chargé de défendre la culture sami et dont le siège se situe à Inari au nord de la Finlande.
La langue sami
Il existe trois langues principales : le Same du Sud, le Same du Centre et le Same de l’Est. Cependant seulement 20 000 samis pratiquent encore cette langue, dont 85% s’exprimant en same du nord.
Ce chiffre plutôt faible s’explique par les fortes pressions exercées sur les Sames, s’opposant à leurs coutumes et traditions et interdisant leurs pratiques. Ainsi, peu de samis s’expriment dans leurs langues initiales.
Le drapeau sami
Adopté en 1986, le drapeau Sami est commun aux quatre pays de la Laponie : la Norvège, la Suède, la Finlande, la Russie. La partie verte représente la nature, la partie bleue représente l’eau, le jaune symbolise le soleil et le rouge est le symbole de la chaleur et de l’amour.
La partie rouge de l’anneau représente le soleil et la partie bleue représente la lune. L’anneau relie les quatre éléments et représente la spiritualité.
L’hymne sami
L’hymne Sami se nomme « Sami Soga Lavlla », il signifie « chanson du peuple sami ». Il a été écrit par Isaac Saba en 1906.
Les fêtes sami
La fête nationale est célébrée le 6 février, journée de commémoration du premier congrès des samis qui s'est tenu le 6 février 1917 à Trondheim, en Norvège. En ce jour, l’hymne du peuple est chanté, le drapeau Sami est déployé sur tous les bâtiments officiels et les habitants se vêtissent de leurs plus beaux costumes ethniques la Gákti.
Les croyances sami
Les samis ont une croyance portée sur la nature et l’existence de différentes forces surnaturelles. La sacralisation des animaux fait partie intégrante de leur religion. Ainsi le chamanisme et les croyances de forces surnaturelles ont créé de véritables légendes locales, notamment la légende des aurores boréales, appelés « feux de Renard ».
Les aurores boréales, d’après la culture sami, proviendrait de l’apparition d’un immense renard frôlant avec sa queue la crête des monts, provoquant de véritables étincelles dans les cieux.
L’élevage des rennes
Les samis ont organisé leur société et leur culture autour de l’élevage de rennes. Initialement chasseurs de rennes, ces éleveurs passèrent des milliers d’années à chasser ces animaux en se servant d’armes et de pièges. De cette chasse primitive est né l’élevage du renne. Elevés pour sa viande, son lait, ses bois et sa fourrure, le renne vit aussi à l’état sauvage en Suède. Il peut aussi être monté et attelé.
Protégeant ces animaux des prédateurs, les éleveurs et leur famille accompagnent leurs troupeaux en utilisant le quad, la motoneige ou le cheval. L’utilisation de pratiques ancestrales telles que le chien de troupeau ou le lasso est encore très prisée.
Les samis se déplacent entre les plaines, les bois et les montagnes d’été en hiver. Lors des périodes estivales, les rennes sont laissés paitre librement en forêt. En automne, ils abandonnent la montagne et sont rassemblés dans des enclos afin de marquer les faons, trier les adultes et réaliser des soins avant de partir vers des terres boisées.
Les itinéraires anciens et précis ont souvent été conservés par les éleveurs dans le but de suivre la pérégrination naturelle des rennes. Cette migration périodique du bétail appelée la transhumance survient à la fin du mois de septembre. Cette profession possède de rudes conditions de travail et plus particulièrement lors de cette période qui précède la nuit arctique.
Seul les samis sont autorisés à pratiquer l’élevage du renne en Suède.
Les spécialités culinaires sami
Issue d’un arbrisseau bas poussant dans les sous-bois forestiers, l’airelle rouge est la spécialité culinaire la plus typique du pays. Servie en confiture sur des toasts au petit-déjeuner ou en accompagnement de plats traditionnels, l’airelle rouge est copieuse et savoureuse.
La viande « Suovas » est une viande de renne qui a été préparée dans du gros sel pendant une journée et fumée. Le fumage à froid traditionnel est effectué sous une tente lapone appelée « kåta », présentant une ouverture à son sommet. La Suovas est généralement servie avec du pain au levain et des airelles.
Le « Västerbotten » est un fromage de lait de vache dur à la texture granuleuse. Fort en saveur, il est très parfumé, son goût étant décrit comme à peu près semblable au parmesan. Les suédois le considèrent comme« l’empereur des fromages ». La légende raconte que ce fromage aurait été réalisé par erreur par une laitière dans les années 1870. Distraite par des rendez-vous avec son amant, la laitière aurait interrompu à plusieurs reprises la fabrication du fromage entrainant ainsi des périodes alternatives de chauffage et d’agitation du lait caillé.
Le « Messmör » est élaboré à partir du petit-lait récupéré après la fabrication du fromage. Sucré et très pauvre en graisse, il ressemble à de la crème glacée fondue. Il est utilisé sur du pain au petit-déjeuner ou en guise de sauce pour de nombreux plats à base de viande.