Grands espaces, galops débridés et gauchos mystérieux : la Patagonie intrigue et fait rêver. Caval&go vous emmène en voyage au cœur de cette région mythique qu’est la Patagonie, là où le cheval est un mode de vie.
Patagonie, qui es-tu ?
Située à la pointe méridionale de l'Amérique du Sud, la Patagonie, surnommée « Le Grand Sud », est formée par l’Argentine à l’Est et le Chili à l’Ouest.
Séparée par la Cordillères des Andes conférant à chaque partie une topographie différente, la partie argentine est composée de steppes arides, de déserts et de prairies, et regorge de réserves naturelles et de parcs nationaux.
Les Sud-Amérindiens y vivent depuis plus de 10 000 ans. La population Mapuche fût découverte lors de l’expédition de Fernand de Magellan, navigateur portugais qui donna son nom au célèbre détroit.
D’une colonisation difficile découle une population autochtone partiellement métissée que l’on appelle aujourd’hui « sudaméricano-européenne ».
Une terre peu peuplée
Vous souhaitez ne pas être dérangé ? Allez en Patagonie ! 786 983 km2 de superficie pour une densité 3,8 habitants au kilomètre carré ; c’est une des régions la plus faiblement peuplée de la planète.
L’activité principale de la Patagonie est aujourd’hui l’élevage de bétail organisé au sein de très grandes fermes appelées estancias, où les chevaux sont omniprésents.
Vous trouverez peu de grandes zones urbaines ou de stations balnéaires en Patagonie, mais surtout des ports de commerce ou de pêche, ainsi que la péninsule Valdés inscrite au Patrimoine Naturel de l'Humanité de l’Unesco.
Pourquoi ce nom de Patagonie ?
L'étymologie du nom est au cœur de nombreuses controverses.
Une seule personne a pu témoigner de l’origine du nom : Antonio Pigafetta, l’un des 18 rescapés de l'expédition de Magellan autour du monde. Dans son récit de voyage publié en 1524, il raconte sa rencontre avec un « géant si grand que le plus grand de nous ne lui venait qu'à la ceinture ».
Le capitaine baptisa les habitants « Pataghoni » (grands pieds) d’où le nom de « Terre des Grands Pieds ».
Ce nom proviendrait aussi de pata (pied en espagnol), du caractère rustre et de l’inculture des amérindiens : « pataud » en français et « patán » en espagnol.
Gaucho, le maître de la pampa
Pour faire un véritable Gaucho, prenez 3 valeurs essentielles : la liberté, l’honneur et le courage. Incorporez-y du maté, et accompagnez le tout d’un cheval, d’un chien et du vent.
Voici la recette parfaite pour être ce symbole de la pampa argentine.
Le Gaucho au fil du temps
Considérés comme une ethnie, les Gauchos apparus au XVIIe siècle, sont issus du métissage entre indiens, colons espagnols et portugais débarqués dans le Nouveau Monde sans leur femme.
Rejetés par la société, ils deviennent nomades, contrebandiers vagabondant dans les plaines à la recherche d’un travail. Le nom de gaucho viendrait de huachu (orphelin et solitaire en langage quechua) ou de gacho (paysan et amant en langue gitane). Ils furent ensuite appelés gaucho.
De cavaliers chevronnés qui géraient les troupeaux de bovins et de chevaux sauvages des plaines du Rio de la Plata, ils devinrent un peuple d’éleveurs reconnu instaurant ses propres codes et ses propres règles.
L’enrôlement forcé du gaucho dans les multiples guerres argentines lui conféra le rang de héros national qui fut désormais respectés : durant la guerre de l’Indépendance contre l’Espagne, sa parfaite connaissance de la pampa fût déterminante dans la victoire de l’Argentine.
1856, l’année du chamboulement
Des terres vendues par le gouvernement argentin appartenant désormais à des propriétaires privés : les gauchos furent chassés de leur territoire. Une invention scella la fin de leur vie de nomade : le barbelé. Les parcelles d’élevage des moutons étant désormais délimitées, nul besoin des gauchos pour parcourir la pampa. De vagabond, ils devinrent sédentaires, parfois salariés ou créateurs des toutes premières estancias de Patagonie, toujours accompagnés de leurs chevaux.
Le gaucho aujourd’hui
La vie est toujours spartiate pour le gaucho, et souvent très dure lors des rudes hivers australs. Ils aiment se retrouver pour chanter au son des guitares, partager un maté, boisson vitalisante qui se boit dans une calebasse, avec une bombilla que l’on croirait greffée à sa bouche tellement le maté est indissociable du gaucho.
Plutôt renfermés, les gauchos deviennent réellement expansifs dans ces moment-là .
La modernisation fait que ces cow-boys d’Amérique du Sud se déplacent plutôt en 4x4 qu’avec leur fidèle Criollo. Fort heureusement, chevaucher toute la journée reste une manière de travailler inconditionelle pour certains gauchos.
Cavaliers, gardiens de troupeaux et plus encore …
Les gauchos, excellents cavaliers, sont également fermiers, artistes, conteurs ...
Il existe en fait plusieurs types de gaucho dont le nom est lié à leur activité :
- le domador qui est en charge du dressage des chevaux.
- le boleador qui doit son nom à son arme, les bolas. Ces deux boules en bois, ou composées de petits sacs en cuir remplis de pierres, reliées par une corde, lui permettent de chasser ou de stopper net les animaux qui doivent être attrapés, en les entravant.
- le chasque était le Facteur Cheval des plaines de Patagonie.
- le rastreador : c’est le « pisteur ». Grâce aux traces laissées sur le sol, il détermine la direction dans laquelle les chevaux sont allés, tout comme leur taille et leurs particularités.
- le payador : musicien et poète itinérant, il est le roi de l’improvisation. Et lorsqu’il croise un autre payador, leur rencontre se transforme en une véritable battle de payadas sous forme de chant : le payada de contrapunto.
- le banquiano : solitaire limite sauvage, il n’existe pas meilleur guide dans la pampa.
- le gato moro : le rebelle ! Il refuse la guerre, la police, et n’hésite pas à manier du couteau pour faire respecter son désir de grands espaces et de solitude.
Mais aujourd’hui, l’appellation gaucho se réfère à un cavalier émérite, paysan dont les ressources sont l’élevage de moutons et de vaches, le travail du cuir et de la viande.
Le dress-code du Gaucho
Comme les cow-boys de l’Ouest américain, les gauchos ont leur tenue symbole de leur identité. Plus utilisée pour des fêtes traditionnelles, les vêtements et accessoires qui la composent sont précis: pantalon bouffant (bombacha) rentré dans les bottes en cuir (botas) ou espadrilles avec des éperons (espuellas de fuero), chemise ample en coton (camisa), veste courte toujours ouverte (corralera) ou gilet sans manche (chaleco), ceinture en toile large de 2m de long et 10cm de large (faja), une autre large ceinture en cuir (tirador) décorée de pièces d’argent, d’or ou de bronze et d’une boucle permettant d’y accrocher un poignard (généralement un facón), une écharpe (lenço) noué autour du cou, un chapeau aux bords larges (chapéu) en cuir ou en feutre.
Souvent, le gaucho porte le béret (boina), souvenir des basques émigrés en Argentine. L’habillement ne serait pas complet sans un lasso, une cravache et un poncho en laine bien utile contre le froid, et porté plié sur l’épaule gauche l’été.
Un indispensable de cette tenue, sans laquelle un gaucho ne serait pas un gaucho : son cheval !
Pour être certain de voir ces gauchos en tenues typiques, allez à San Antonio de Areco (à 110 km de Buenos Aires), le 10 novembre pour la Fête des Traditions, ou réservez votre 6 décembre, date de la Journée Nationale du Gaucho.
Les femmes gauchas
Et bien oui, il existe des gauchas ! Elles se mesurent aux gauchos dans le travail, mais également pour les querelles et la boisson ! Forte et courageuse, elles sont, comme les hommes, capables de neutraliser vaches et moutons en un instant.
Dans la région de Tucu Tucu, au pied de la Cordillères des Andes, Patricia Mac Lean (57 ans) fascine tout autant qu’elle intrigue avec ses 4 fermes et ses 28 000 moutons : « lorsque mon père est mort, j’avais 28 ans, et j’ai dû prendre le relais. Au début, les employés avaient du mal à accepter qu’une femme leur donne des ordres. Puis à me voir travailler comme eux, ils ont fini par s’habituer ! »
Visiter la Patagonie à cheval
La Patagonie, nichée au cœur de la Terre de Feu, vous enchantera par ses paysages sans fin à vous couper le souffle et sa faune unique. Découvrez bien sûr le Criollo argentin, confortable et sympathique petit cheval qui vous permettra de découvrir cette facette si emblématique durant vos randonnées équestres en Argentine.