Ces « chevaux de l’extrême » que vous verrez peut-être en randonnée

Vous partez en Namibie, en Inde ou dans d’autres régions du monde ? Alors vous entendrez peut-être parler de ces chevaux de l’extrême ! Oui, oui, ceux-là même qui sont connus pour leur résistance à des conditions très difficiles et ne cessent de nous étonner.

De l’Afrique et l’Asie, ils ont appris à survivre à 6 000 mètres d’altitude, sur le sable sec à 70°, ou sous la neige par -70°L’adaptation à l’environnement, est l’une des conditions-clé de la survie d’une espèce. Le cheval n’y fait pas exception. Il est ainsi capable de vivre sous presque tous les climats et à presque toutes les latitudes...

Quand vous partirez sur les sommets argentins ou chiliens, proches des volcans d’Islande, vous les trouverez toujours à l’aise. Même lorsqu’on les croit condamnés à disparaître après les avoir abandonnés dans un désert, les chevaux survivent.


Alors qui sont-ils, ces chevaux de l’extrême ? Voici quelques exemples.

Le Poney Zanskar

Le Poney Zanskar

En Inde, une race connue pour son adaptation à l’altitude a intéressé un groupe de chercheurs. Le poney du Zanskar, ou Zanskari (du nom d’une partie des contreforts de l’Himalaya située au Nord de l’Inde) est sérieusement menacé depuis la fin du XXe siècle. Le gouvernement indien a alors trouvé à ce poney d’1.30m en moyenne un intérêt autre que patrimonial : l’usage militaire.


Amélie Tsaag-Valren dans le revue Cheval Savoir explique "Dans la région contestée du Jammu-et-Cachemire, les conflits sont fréquents entre l’Inde et son voisin le Pakistan. En cas de besoin, l’armée indienne déploie des mules de bât… mais ces animaux s’adaptent diversement au mal des montagnes, et doivent passer une période d’acclimatation. Le poney du Zanskar a donc été mis à contribution en 2007, pour donner de futures montures de bât en croisement avec des Haflinger. Des chevaux qui pourront être déployés instantanément. Les chercheurs indiens s’intéressent à la composition de son sang. Étonnamment, les poulains naissent avec des taux d’hémoglobine, d’hématocrite et d’érythrocyte plus élevés que les adultes, qui baissent au fil du temps. Une autre forme d’adaptation à l’altitude, le sang étant plus efficace pour charrier l’oxygène jusqu’aux muscles."

Le cheval du Namib

Le cheval du Namib

Partons en Afrique, du côté de la Namibie

Le cheval du Namib est un guerrier. Issus des riches pâturages allemands, ses ancêtres ont gagné le désert du Namib, où des colons germaniques exploitaient les mines de Diamant. En 1914, avec la Première Guerre Mondiale, les territoires sont abandonnés. Les chevaux restent sur place et s’adaptent en l’absence de soins humains. La mortalité est extrêmement importante les premières années. Les chevaux du Namib doivent leur survie aux restes de la colonisation humaine : une retenue d’eau artificielle, destinée aux locomotives à vapeur. L’été, la température au sol avoisine les 70°. De quoi faire fondre la corne des sabots ! Pourtant, ces équidés ont appris à ne pas boire pendant 30 heures d'affilée l’été, et jusqu'à 72 heures l’hiver.


Comment ont-ils pu s’adapter au désert, un milieu aux antipodes de celui dont ils proviennent ? Les recherches génétiques menée en 2001 offrent une partie de la réponse : les chevaux du Namib actuels appartiennent à la même grande « famille » que les chevaux arabes et barbes, bien connus pour leur résistance aux rudes conditions du désert ! La sélection naturelle a gardé en vie uniquement ceux dont le patrimoine génétique permet de résister. Dans les années 1990, un typage sanguin a révélé que les chevaux du Namib portent une variation unique au monde. Cette mutation leur a sans doute sauvé la vie, au sens propre…

Il existe bien d’autres races qui se sont adaptées au climat, si vous partez en Sibérie, vous rencontrerez peut-être le poney Iakoute…

Le poney Lakoute

Le poney Lakoute

La plus grande étude jamais consacrée aux relations entre les Iakoute et leurs poneys a été réalisée par une française, Carole Ferret (Une civilisation du cheval, Belin, 2010).

De loin, le poney Iakoute ressemble au poney Shetland : même grosse tête espiègle, même oreilles courtes et larges qui pointent, même ventre dodu, même pelage fourni. Si ce n’est qu’il se révèle un tantinet plus grand, avec son mètre 38 de moyenne au garrot.

Le poney Iakoute encaisse jusqu’à – 70° et peut vivre au-delà du cercle polaire arctique. L’hiver, il creuse jusqu’à 50 cm de profondeur pour trouver la végétation gelée. Il profite des quatre ou cinq mois libres de neige pour accumuler un maximum d’énergie et de graisses. Alors n’hésitez pas au cours de vos randonnées à faire la rencontre de ces équidés extraordinaires… Ils ont plein d’autres choses encore à vous faire découvrir !

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