Dressage et équitation : la Haute école et le dressage équestre

À travers l’histoire, l’homme et le cheval ont toujours été associés, depuis l'Antiquité jusqu’à nos jours, que ce soit auprès des civils pour de simples rando à cheval, comme dans la vie militaire, et ce dans tous les pays et les continents.

Alors, de manière commune, on compte deux écoles, la Basse et la Haute. En effet, des pays, des races de chevaux et des écoles, des maîtres, des époques se sont distingués.

Focus dans cet article sur la Haute École et le dressage équestre.

La Basse École équestre

La Basse École équestre

Si lorsqu'on parle de dressage, les premières images à flotter dans nos esprits sont les prestigieux sauts d'écoles comme les courbettes et croupades, ou encore les piaffers, qui sont une magnifique métaphore d'élégants pas de dance (lorsqu'ils sont correctement réalisés), il ne faut en rien laisser de côté les principes fondamentaux de l'équitation.

En ce sens, que votre monture sache déjà réaliser de tels exercices ou que son apprentissage soit encore en cours, commencons par le commencement.

C'est ce que va chercher la Basse École, en gardant le cap sur des objectifs importants :

  • l'impulsion du cheval (qui tend à devenir par la suite sa propulsion) : c'est son désir de se porter en avant et ce qui va lui permettre d'engager ses postérieurs sous sa masse, le moteur se trouve à l'arrière !
  • la tension de son dos, pour mieux nous porter (pensez à votre dernière randonnée pédestre, il est plus facile de porter son sac à dos plein en faisant le dos rond plutôt qu'en se cambrant, c'est exactement pareil pour le cheval)
  • l'encolure se réhausse, la nuque est le point le plus haut et le chanfrein est en avant de la verticale, pour ne pas enfermer son cheval
  • la régularité des allures, signe que le cheval se déplace correctement

Le cheval est alors plus en équilibre, son poids n'est plus sur ses épaules, une étape, non des moindre, est déjà franchie. Pour y parvenir, des exercices d'assouplissement et de gymnastique existent.

Certains se font de manière longitudinale, ce sont toutes les transitions : du pas au trot, du pas au galop (celles-ci sont montantes, on passe la vitesse suppérieure) ; du trot à l'arrêt, du galop au pas (dites descendantes, on rétrograde).

Les variations d'allures travaillent également le cheval en ce sens : trot moyen - trot allongé - trot moyen par exemple.

Les exercices longitudinaux ont pour but, en plus d'assouplir la colonne vertébrale de votre cheval, d'en faire un véritable accordéon, mais également de vérifier le contrôle de son allure, ses dispositions, son envie à travailler (car, oui, cela compte).

Les assouplissement latéraux visent à améliorer la souplesse de votre cheval : cercles, serpentines, lignes brisées, travail sur 2 pistes, appuyé... Il est important de réaliser ces exercices dans les 2 sens pour assurer une bonne symétrie du cheval. 

Les exercices de Basse École sont la base de votre travail à cheval mais attention à ne pas vous lasser, ni vous, ni votre compagnon. Joignez l'utile à l'agréable en travaillant en terrain varié, c'est un complément amusant pour s'apporter une bouffée d'oxygène. 

La Haute École et le dressage équestre

La Haute École et le dressage équestre

La Haute École désigne, dans le domaine de l'équitation, le travail de dressage avancé avec le cheval adulte. C'est-à-dire que sa croissance est terminée et que l'exécution d'exercice de Haute École repose sur des pré-requis importants.

7 ans est un âge raisonnable pour l'aborder car l'acquisition de ces pré-requis sont tellement nombreux qu'il nous faut bien tout ce temps pour les maîtriser. Reprenons ici, un extrait d’un article paru en 2009 dans la revue « Cheval Lusitanien » qui nous semble bien décrire ce que l'on entend par Haute École :

« Elle se propose de rendre au cheval monté la grâce, la beauté et l'équilibre des attitudes et des mouvements naturels du cheval dans la plénitude de ses moyens, heureux, libre et conquérant. Elle se caractérise par l'absolue légèreté du cheval placé dans l'équilibre le plus parfait, quelle que soit la difficulté de l'exercice.

C'est le rassembler dans la légèreté. Et le rassembler est la poésie de l'équitation. »

Autrement dit, d’un point de vue technique, la Haute École se traduit par l'atteinte des objectifs que nous avions déjà en Basse École (mentionnés ci-dessus) : engagement des postérieurs, abaissement des hanches, flexion des articulations et équilibre sur les hanches.

Elle se définit avant tout par le rassembler dans la légèreté. Alors, le cheval maître de son équilibre, peut travailler sur des bases raccourcies. On parle alors d'allure d'école et de recherche de rondeur. Le cheval donne alors l'impression de se mouvoir seul, sans l'aide de son cavalier.

La Haute École traditionnelle française comprend différents exercices :

  • Les airs de Haute École : pirouette, changements de pied, piaffer, passage, pas d'École
  • Les sauts d'École : courrbette, levade, pesade, cabré, croupade, ruade

Par ailleurs, il existe d'autres airs de Haute École qui ne sont pas de tradition d'équitation française, le pas et le trot espagnol en font partie. Ce sont des allures tout droit venues de la guerre pour heurter les assaillants avec les antérieurs.

La Haute École constitue souvent le travail d'une vie de cavalier. Elle donne ses lettres de noblesse au dressage, se pratique par amour du beau geste, de la discipline et amène à ce qu’on appelle, à juste titre, l’Art Équestre.

Retour sur la Haute École en Europe

Retour sur la Haute École en Europe

L’ère de la cavalerie légère nécessita un apprentissage et un entraînement particuliers pour les chevaux comme pour les cavaliers. Il faut remonter en 1532, à Naples, pour établir la première école martiale fondée par Federico Grisone. Alors, nobles et officiers de toute l’Europe viennent s’y initier. Très vite, la beauté et le prestige des figures y fut remarquée.

C’est alors que l’on chercha à donner aux chevaux plus de régularité et de souplesse dans leurs allures comme le passage ou le piaffer. La Haute École était née. Elle fut introduite en France par Antoine de Pluvinel de la Baume.

Aux XVIIe siècle, on assiste au développement en Europe, sous forme d’académies et de manèges impériaux et royaux, des centres d’Art Équestre qui reprennent les enseignements des maîtres, notamment de l’École italienne et des premiers maîtres français.

Ainsi, on trouve des « académies » en Angleterre, en Suède, au Danemark et en Autriche. Mais l’inspiration du dressage y sera d’abord espagnole.

Rappelons qu’on crée dans ce pays le premier manège en 1572. Ensuite, viendront les enseignements de l’école napolitaine et enfin française. Ainsi, cet Art se fonde sur une doctrine et des objectifs identiques avec le cheval d’Espagne.

Retour sur la Haute École en France

Retour sur la Haute École en France

La grande époque est celle des Petites et Grandes Écuries royales de Versailles, sous l’autorité du Grand Écuyer de France. Les fondements définitifs de l’art équestre en France s’établiront en ce lieu privilégié.

Ainsi, La Guérinière, dans son ouvrage L’École de cavalerie, expose « les tables de la loi de la haute équitation ». On peut qualifier les principes de cette école, de pratique naturelle et raisonnée.

Elle repose sur l’assouplissement et dans une légèreté constante, une impulsion sans relâche. Au final, le tout s’accomplit dans une cadence musicale et brillante.

Par la suite, la Révolution française vient mettre un terme à ces académies. On notera une certaine reprise de la Haute École à Saumur, ceci dans un cadre militaire. Avec des objectifs de cet ordre et moins dans le domaine de l’Art.

Le XVIIIe siècle connait une réorganisation totale de l’art de la Cavalerie : Louis XV confia au duc de Choiseul l’avènement de « La plus belle École du monde ». Après la Révolution et les guerres napoléoniennes, il n’en reste plus rien : la cavalerie française est décimée.

Louis XVIII décide alors de créer à Saumur une école des troupes à cheval visant à former un corps d’élite pour le dressage des chevaux à usage militaire.

En 1825, Charles X la rebaptisa École royale de cavalerie qui prendra plus tard le nom de Cadre Noir, en accord avec la couleur de la tenue traditionnelle des écuyers.

Les principes académiques évoluèrent au fil du temps jusqu’au XXe siècle où la cavalerie se mécanisa au profit de véhicules blindés, laissant ainsi les chevaux en dehors des affaires militaires.

Dans la foulée, les sports équestres font leur apparition et l’École de cavalerie de Saumur devient l’École Nationale d’Équitation en 1972.

Depuis lors, les Écuyers du Cadre noir de Saumur sont les formateurs de haut niveau pour les disciplines olympiques de l’équitation en France.

L’École nationale d’équitation fusionnera avec les Haras nationaux en 2010 pour devenir l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE). Un an plus tard, l’équitation « de tradition française » est reconnue au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. 

L’équitation moderne et académique

L’équitation moderne et académique

L’équitation de notre temps est profondément marquée par les exigences de la compétition permanente.

En ce début de XXIe siècle, un espoir de renaissance de l’Art Équestre subsiste grâce au talent et à la foi de quelques-uns.

L’École de Vienne, après plus de 450 ans de gloire et de drames est toujours là. Elle reste un conservatoire qui abrite en permanence quelques artistes de talent, créateurs de chevaux.

Elle est un des derniers lieux où l’on peut être sûr de découvrir quelques chevaux, produits de cette équitation naturelle et raisonnée, caractérisant ainsi la grâce de l'époque baroque. En 2015, elle est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

En effet, l’équitation classique à l’École d’équitation espagnole de Vienne est l’art traditionnel et la pratique de la reproduction, de l’élevage, du dressage et de la monte des chevaux lipizzans.

Sa culture est basée sur la relation de longue date entre les éleveurs, les palefreniers, les artisans, les cavaliers et les chevaux.

L’École royale andalouse d’art équestre

Née en 1972, d’une tradition équestre bimillénaire et d’un cheval précieux, le Pure Race Espagnol. Ses présentations atteignent, dans le spectacle équestre, le niveau le plus abouti.

Certains de ses écuyers participent aussi, avec succès, à la haute compétition internationale.

Cette symbiose de l’équitation académique et de l’équitation de dressage de compétition prouve que le respect de l’art n’exclut pas le respect des règles rigoureuses du concours.

L’École nationale portugaise d’art équestre

Elle commença l’entraînement de ses premiers chevaux en 1979. Malgré des moyens matériels mesurés, l’École portugaise n’a cessé de se développer.

Installée dans les jardins du château de Queluz, elle rejoint le cadre du superbe manège royal de Belém, actuel musée des Carrosses.

En France, la Grande Écurie du château de Versailles, restituée dans sa splendeur originale, reste un lieu de choix pour y réinstaller cette académie.

Les races de chevaux de la Haute Ecole

Les races de chevaux de la Haute Ecole

On se limitera ici à citer quelques races emblématiques, notamment pour la Haute-Ecole.

Le pur-sang arabe

Ces derniers et les pur-sang anglais ont contribué à l’apparition de chevaux d'un type nouveaux, les Anglo-arabes, les Trotteurs, Selle française, Boulonnais… Le Pur-sang arabe est considéré comme le cheval appartenant à la race la plus pure. Sa pureté de ligne et son élégance sont célébrées dans le monde entier. Bien entendu, ils sont à l’origine de la race anglo-arabe et même du pur-sang anglais.

Le pur-sang anglais

D’origine anglaise et du fait qu’on le trouve dans le monde entier, on l’appelle communément le pur-sang. Cette race est le résultat d’un croisement accidentel entre un cheval anglais et un pur-sang arabe offert, à l’époque par le Roi du Maroc. Ainsi, les éleveurs anglais firent de ces chevaux, les plus rapides du monde.

L’anglo-arabe

Celui-ci est issu d’un croisement entre pur-sang anglais et pur-sang arabe. L’objectif étant alors de créer un cheval qui s’approcherait de ses deux ascendances prestigieuses, mais qui serait plus puissant et mon fragile.

Le selle-français

Le selle-français fait partie des races que l’on qualifiait autrefois de demi-sang. Il est le résultat d’une descendance de toute une lignée de demi-sang que l’on élevait autrefois en France. Il a donné naissance à toute une variété de chevaux comme l’anglo-normand, le breton l’angevin, …

Les chevaux ibériques : Lusitanien, Alter Real, Andalou

Ils incarnent la beauté, l’élégance, la fierté et la force de caractère des chevaux ibériques. C’est l’Alter-Real qui est très apprécié dans les exercices de dressage et de la Haute École. Pour sa part, l’andalou est le descendant des chevaux maures apportés par ces derniers au temps du califat. Pour les passionnés des chevaux andalous et de Haute École, le stage de dressage et équitation Haute École à Séville est fait pour vous. Un stage de dressage équestre Haute École destiné aux cavaliers de dressage à la recherche d’un vrai plus dans leur équitation. Sur certaines dates, vous aurez le privilège de participer à des cours avec Rafael Soto, actuel écuyer en chef de l’École Royale Andalouse d’Art Equestre (Real Escuela Andaluza del Arte Ecuestre) et médaille d’or olympique.

Le Lipizzan

C'est un superbe cheval, doté d’élégance et de grandes aptitudes en Haute École. Depuis deux siècles, il est la monture exclusive de l’École espagnole de Vienne. On rappellera que cette dernière présente des carrousels dans le célèbre manège baroque de Vienne.

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